Contrôle des frontières
La force militaire conjointe prévue dans un récent accord devrait aider l‘Éthiopie et le Soudan du Sud à sécuriser leur frontière commune, théâtre de la circulation illégale d’armes de guerre et de raids transfrontaliers.
La paix doit désormais régner en maîtresse à la frontière entre l‘Éthiopie et le Soudan du Sud. C’est en tout cas le principal objectif poursuivi par l’accord conclu le 29 août dernier à Gambella à l’ouest de l‘Éthiopie par des autorités éthiopiennes et sud-soudanaises.
La partie sud-soudanaise était représentée par le gouverneur de l‘État de Boma, le général David Yau Yau. Tandis que le Dr Gatluak Tut Khot, gouverneur de la région de Gambella a paraphé le document au nom de l‘Éthiopie.
Un accord consécutif à un contexte sécuritaire fort difficile. Depuis sa création en 2011 suite à la naissance du Soudan du Sud, la frontière entre Addis-Abeba et Juba longue de quelque 884 kilomètres est le théâtre de raids et de meurtres transfrontaliers.
En 2016 par exemple, des hommes armés appartenant à l’ethnie Murle (du Soudan du Sud) ont tué plus de 200 personnes et enlevé plus de 100 enfants dans la province éthiopienne de Gambella. Et jusqu’ici, une cinquantaine d’enfants restent encore en captivité.
Le Nobel de la paix au Premier ministre Ahmed ?
Regrettant ces incidents « tristes », le Soudan du Sud et son voisin éthiopien ont résolu de mettre fin à ce climat explosif qui prévalait à la frontière les Murles (Soudan du Sud) et les Anuak (Éthiopie).
« Le gouvernement de l’État de Boma au Soudan du Sud devrait déployer davantage d’efforts pour récupérer les enfants enlevés et le bétail séquestré et les renvoyer à l’État de Gambella dès que possible », indique le texte de l’accord.
En attendant sa mise œuvre effective, cet accord s’ajoute déjà à la longue liste des initiatives de paix menées par le Premier ministre Abiy Ahmed depuis son accession au pouvoir en avril dernier.
En à peine 100 jours de règne le nouveau chef du gouvernement éthiopien est déjà parvenu à faire la paix non seulement avec des opposants qualifiés autrefois de “terroristes”, mais aussi et surtout avec la plupart des voisins de la Corne de l’Afrique. Notamment la Somalie et surtout l‘Érythrée avec laquelle Addis-Abeba a connu plus de 20 ans de conflit armé pour des motifs frontaliers.
Cet accord sur une force conjointe de sécurité pourrait alors sonner comme un nouveau coup politico-diplomatique réussi par le dirigeant de 41 ans. De quoi entrer dans l’histoire comme un vrai faiseur de paix. Et partant prétendre, selon des prédictions d’observateurs, au prix Nobel de la paix l’année prochaine.
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